NOTES
Réserve faite du post and pair, la fin de ce paragraphe résume ces lignes de Guizot (ouvrage cité, p. CII); « [...] on fournissait d'un autre côté, aux gentilshommes, pour leur argent, des pipes à fumer, des cartes à jouer; et il était dans les règles de conduite des élégans habitués du théâtre d'y établir une partie de jeu avant le commencement de la pièce. Guls Hornbook leur recommande de témoigner une grande ardeur à leur jeu, dussent-ils ensuite se rendre l'argent au souper, et rien ne saurait, dit-il, donner plus de relief à un gentilhomme que de lancer ses cartes sur le théâtre après en avoir déchiré trois ou quatre avec les apparences de la fureur. Parler, rire, tourner le dos aux acteurs quand la pièce ou l'auteur déplaît, ce sont les devoirs du spectateur en possession des honneurs de la scène. Ces plaisirs des gentilhommes indiquent assez quels étaient ceux de la populace réunie au parterre, et que les écrits contemporains désignent ordinairement sous le nom de puans [Note: Stinkards]. »
On peut comparer l'adaptation de ce texte par Hugo avec celle de Chateaubriand (ouvrage cité, p. 257-258): « A l'époque de Shakespeare les Gentlemen se tenaient sur le théâtre, ayant pour siège les planches mêmes, ou un tabouret dont ils payaient le prix. Le parterre, debout et pressé, roulait dans un trou noir et poudreux: c'étaient deux camps hostiles en présence. Le parterre accueillait les Gentlemen avec des huées, leur jetait de la boue et leur crachait au nez en criant: "A bas les sots!" Les gentlemen ripostaient par les épithètes de Stinkards et d'animaux. Les Stinkards mangeaient des pommes et buvaient de la bière; les Gentlemen jouaient aux cartes, et fumaient le tabac nouvellement introduit. Le bel air était de déchirer les cartes comme si l'on avait fait quelque grande perte, d'en jeter avec colère les débris sur l'avant-scène, de rire, de parler haut, de tourner le dos aux acteurs. Ainsi furent accueillies et respectées, à leur apparition, les tragédies du grand maître: John Bull lançait des trognons de pomme à la Divinité dont il encense aujourd'hui les images. L'insulte de la Fortune, fit de Shakespeare et de Molière deux comédiens, afin de donner pour quelques oboles, au dernier des misérables, le droit d'outrager à la fois des chefs-d'oeuvre et deux grands hommes. »